Edito
LES JOURS VIENNENT ET PASSENT*
Sans doute ce que se disent nos hôtes estivants, vagues après vagues fluant et refluant dans nos rues, sur nos plages à la rencontre des vagues douces ou parfois violentes de l’océan. Beaucoup sans doute ont le cœur à marée basse…
Et nous, ici, les jours viennent à nous, prometteurs de belles rencontres autour des livres, pas plus tard que le 26 septembre, avec le roman d’Hemley Boum.
Quelques douleurs nous ont atteints ces derniers mois. Des amis, des proches sont partis ou ont souffert. Nous avons bien besoin de nous replonger, à défaut de la mer, dans des fictions consolantes.
Je ne parlerai donc pas de l’état consternant de notre démocratie ; je ne parlerai pas de l’état du monde, désespérant… Ah ! Si, quand même, l’Afghanistan qui fait plus fort encore que l’Iran, ce qui n’est pas rien ! Les monstres au pouvoir là-bas viennent d’achever l’effacement des femmes de ce pays martyrisé. Jusqu’ici, ils avaient coupé l’image, et là ils coupent le son ! Le corps des femmes invisible, ce n’était pas assez, désormais, on ne doit plus entendre leur voix**. Pas de vie sociale, culturelle, professionnelle, pas de parole publique, pas de chant surtout…
Et dire que cela en fait rêver certains dans notre beau pays de liberté, etc. comme dirait Gainsbourg. Les faire taire, enfin, les talibans l’ont fait : ce doit donc être possible…
Oui, je sais, je suis révolté. Pas vous ?
Robert Lagadeuc
* Hemley Boum Les jours viennent et passent, Collection Blanche, Gallimard – octobre 2019
Disponible en Folio
** loi émanant du Ministère pour la Promotion de la vertu et la Répression du vice du gouvernement des Talibans en Afghanistan
Texte d'une jeune actrice Afghane réfugiée à Lyon :
Les jeunes messageres afghanes (629.62 Ko)
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Date de dernière mise à jour : 14/09/2024