MONSIEUR VOUS FAITES TROP DE POÉSIE
Les réunions parents/professeurs, ritualisées en fin de trimestre, sont parfois pleines de surprises. Beaucoup d’enseignants vous le diront.
La gentille maman d’une élève de 4ème trouvait que sa fille souffrait beaucoup en cours de français parce que nombre de poèmes y faisaient l’objet de lectures expliquées, mais que de plus il fallait les apprendre et, comble de malheur, les dire en classe de temps en temps. C’était il y a déjà longtemps, avant que l’O.N.U ne décrète la journée mondiale de la poésie en 1999. Il y a même, désormais, une Fête de la poésie et de la jeunesse depuis une dizaine d’années.
Ce professeur que je connais bien paraissait très naïf de vouloir enrichir l’esprit des collégiens avec la rencontre des poètes, ces Phares, comme les nomme Baudelaire. Cela ne l’a pas empêché de remettre « vingt fois sur le métier [son] ouvrage »*. Il est sûr que la poésie nous habite sans que nous en ayons conscience. La musique des mots et des rimes, les images, le rythme des vers, mesurés ou non, surtout s’ils sont dits à haute voix d’une manière sensible, s’impriment au fond de la mémoire et l’embellissent.
Samedi 23 mars, de 10h à 12h, autour du marché de Soulac, dans le cadre de la journée de la poésie,Ecume.doc offrira un « panier de poèmes » aux passants. Gageons que personne ne nous dira que nous en faisons trop !
Robert Lagadeuc
* Nicolas Boileau (1636 - 1711), extrait de L’Art poétique (1674)
« Hâtez-vous lentement et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : […] »
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